Historique de la commune

Historique

Des haches chelléennes retrouvées près du bourg, des pointes de flèches en fer retrouvées au Ramet, attestent d'une présence préhistorique sur la commune. Les Gallo-romains ont laissé quant à eux quelques vestiges d'habitat : villa, fragments de marbre, chapiteau sculpté, tuiles à rebord, céramiques... La Basse Seugne est alors couverte par la forêt. Au Moyen Age, ses principales embouchures et le port de l'Anglade ne sont pas encore comblés par l'alluvionnement. L'église Saint-Vivien est élevée à partir du XIIe s. Le prieuré des Gonds relève de l'abbaye de Celles (Poitou) tandis que celui des Arènes (Thénac) étend ses droits féodaux sur la paroisse. La terre des Gonds appartient longtemps aux seigneurs de Matha. Passée par alliance entre les mains d'un anglais, elle est confisquée en 1445 par Charles VII, qui la concède à ses officiers. En 1470, un officier du duc de Guyenne en a la jouissance. La seigneurie de Thérac fut une ancienne possession du monastère fondé par saint Pallais, puis cédée en 1047 par Geoffroy Martel à l'Abbaye-aux-Dames de Saintes. Après la réunion de la Saintonge à la couronne de France en 1242, le roi en fait don aux évêques de Saintes. Le château de Thérac résiste aux anglais lors de la guerre de Cent Ans. A la fin du XVIIe s. il est en ruine. Le Logis du Haut-Pérat, ou métairie des Pères, est la propriété des jésuites, puis des bénédictins du collège de Saintes en 1763 jusqu'à la révolution. Au XIXe s., les fourrages et le chanvre locaux sont réputés. Le ruisseau de Paban fait tourner les moulins de Paban et des Gillardeaux, la Seugne celui de Courpignac. A la libération, dans l'ancienne usine d'armement Hispano-Suiza, l'armée de l'air ouvre une base école de conducteurs auto, devenue depuis 1949 école d'apprentis mécaniciens.

La Cour

Ce n'est qu'en 1689 qu'il est fait mention de la Cour à propos du baptême de Françoise Fourestier, Sieur de la Cour et de Anne Barraud. Les Fourestier étaient marchands à Saintes, l'un deux en 1759 était premier échevin de la ville. Françoise Fourestier épouse Jérémie de Longueville, sieur de Fief Doré, près de St-Fort-sur-Gironde. En 1771 leur fille Jeanne, épouse de Pierre Phelip, rachète la part de son frère Jean. Les héritiers de M. et Mme Pierre Phelip restèrent célibataires. La propriété fût vendue à Emile Nadaud aïeul des propriétaires actuels.

 

Le Pérat ou Métairie des Pères

 On distingue le haut Pérat ou Métairie des Pères et le bas Pérat en bordure de la route. Ils tirent leur nom du pérat ou gué qui permettait autrefois de traverser l’étier des Arènes. Le haut Pérat appartenait aux Pères Jésuites de Saintes qui firent construire le logis vers 1700. On y trouve encore une petite chapelle. A la révolution, la maison et la ferme vendues comme biens nationaux sont acquis par Monsieur Vanderquand. A la fin du XIXe s. tout est partagé par les héritiers Vanderquand dont certains vendent leur part. Léon Triou, époux de Suzanne Baron de l’Anglade achète la presque totalité des terres de l’ancien domaine. Il y fait de grandes réparations. A sa mort ses héritiers ne divisèrent pas la propriété et constituèrent un groupement afin que le domaine reste familial. Les petits-enfants et arrière-petits-enfants de Léon Triou gèrent toujours ce patrimoine.

Le châtelet du château de Thérac (XVe, XVIe et XVIIe s.)

 

Thérac a été de tous les temps habité. On trouve dans le sol des vestiges gallo-romains, moyen-âgeux et renaissance. Au XVème siècle il appartenait à la famille de Prahec. En 1560 Antoine de Prahec, protestant est condamné à mort. Thérac est confisqué au profit de l’évêque de Saintes. Antoine fut gracié, se convertit, fut échevin jusqu’en 1590.

En 1640 c’était un château avec fossés, bois, fuie et garenne. Des travaux furent entrepris en 1651 par Monseigneur Louis de Bassompierre. Thérac est une résidence épiscopale au moins jusqu’à la fin du XVIIe s. , quand l’état de vétusté des bâtiments entraîne leur démolition et la vente des matériaux. Il n’en reste plus qu’un mur dans la maison de l’esplanade, la chapelle ainsi que le châtelet d’entrée de l’ancienne basse-cour, avec ses deux tours encadrant le portail que surmonte une bretèche, date peut-être des travaux de fortification entrepris entre 1511 et 1544 par l’évêque de Sodérini. Thérac vendu comme bien national a appartenu aux Blanvillain et Vanderquand, les propriétaires actuels sont des descendants de la famille Vanderquand.

 

Le Ramet

 

Au XVIe s. , la Jéhan Eschasseriaux, notaire à Saintes en 1520 sieur du Ramet a semble-t-il fait construire la maison et les servitudes. Vers 1630 le Ramet ne leur appartient plus, il est passé à la famille Arnaud. Pendant la révolution leur descendant Guillaume agrandit le domaine en rachetant des biens nationaux. A partir du début du XIXe s. (vers 1829) la propriété appartient à Gabriel Magistel, médecin à Saintes. Le Ramet passe ensuite à Meunier-Lanoue, magistrat qui fut maire des Gonds de 1848 à 1856. Vers 1875, ruiné par le phylloxéra qui détruit toutes les vignes il vend toute la propriété à Lérable, boucher à Saintes. Depuis la maison appartient à la famille Vanden Maagdenberg descendant de Lérable.

 

L’ancien moulin de Courpignac (XVIIe et XIXe s.)

 

Ce bâtiment est l’un des nombreux moulins à eau établis sur la Charente et sur la Seugne. Cette zone marécageuse est irriguée par les multiples bras de l’affluent de la Charente, non loin de la confluence. Plusieurs moulins existent dans le secteur. Celui de Courpignac est l’un des derniers de la région de Saintes à être resté en activité jusqu’après la Seconde Guerre mondiale. Construit sur un terrain rehaussé par un remblai, le moulin, qui comprend l’habitation du meunier, est construit sur un bief commandé par une écluse et se déversant dans un unique passage d’eau.

 

L’église Saint-Vivien (XIIe et XIVe s.)

 

Construite le long de l’ancienne voie romaine conduisant de Saintes à Périgueux sur la rive gauche de la Charente, l’église n’a conservé que très peu de traces de l’époque romaine. Son ancienne abside sert désormais de sacristie ; le mur extérieur sud de la nef, contre lequel s’appuie son clocher, garde une partie de son élévation du XIIe s. Pour le reste, il s’agit d’un édifice de la fin du Moyen Age dont le chœur, aménagé en travée carrée, est couvert d’une croisée d’ogives flamboyante.